Le célèbre écrivain Beigbeder rencontre les élèves de St Gabriel (Bagneux, 92)

IMG_7001 Faisant suite à une première ouverture culturelle lors d’une rencontre théâtrale à la Cartoucherie, la venue de Frédéric Beigbeder s’est inscrite dans cette perspective de mise en relation d’une parole d’un écrivain avec une perception sociale enseignée en classe de BTS.

C’est d’ailleurs ainsi que le romancier de Windows of the world fut reçu ; et, à entendre en retour les réflexions des étudiants, compris à travers ce que ses réponses leur suggéraient : que l’expérience nourrissait la formation et la construction de son libre arbitre, et ce sans être dupe, ni de ce que sa propre personnalité empruntait à l’univers trompeur des médias, ni de l’image qu’il assumait, tout en la tenant –ironiquement- à distance ; invitant dès lors son public à puiser, sinon à découvrir, en lui-même ce qui seulement, à l’instar de son roman l’Amour dure trois ans, avait du prix (la sincérité de soi, la destruction des faux semblants, la valeur véritable du sentiment), reléguant l’avoir, le consumérisme, la société du spectacle au niveau d’un décorum illusoire, sachant démasquer les discours publicitaires pour mieux laisser entrevoir, comme mine de rien, l’être fruit de l’expérience vécue. Alors Flaubert convoqué, l’hypocrite illusion sociale ayant été accueillie par les sourires des étudiants, ceux-ci entendaient F.Beigbeder endosser implicitement la démarche du Musset de la Confession d’un enfant du siècle : allusion au malaise d’une société, temps de la bohème, vérité de la relation à l’autre… Et les futurs développeurs traduisaient ce que valent la multiplicité des expériences, le plaisir d’un jeu sans illusions, le primat d’une saisie sensible du réel au détriment de la seule consommation démonétisée du monde.

Et sans doute, était-il significatif qu’une telle parole fut portée par l’auteur de 99 francs, pour des étudiants issus d’une génération aux prises avec toutes les désillusions d’une société post-moderne et à laquelle Frédéric Beigbeder disait aussi qu’il en adviendrait ce qu’eux-mêmes en éprouveraient.

Qu’ajouter ? Sinon ce constat : le projet de Sonia Lacau –interroger l’identité d’une génération via le théâtre et solliciter sa personne sociale via l’écriture de la fiction- réussissait ,ce vendredi, à ouvrir en termes de culture générale , l’esprit de nos étudiants vers des chemins dont eux-mêmes ne soupçonnaient pas qu’ils leur étaient destinés.

Jean-Philippe Sommier