Une rencontre interculturelle entre des mineurs non accompagnés du Centre Educatif de Formation et d’insertion Préprofessionnelle (CEFIP) d’Orsay (91) et des élèves de 4e et de 3e a eu lieu le jeudi 21 juin, au collège La Guyonnerie de Bures-sur-Yvette (91). Cette rencontre leur a permis de se découvrir et d’échanger sur leurs vies respectives. Une osmose est tout de suite née entre ces jeunes âgés de 13 à 17 ans et certains ont promis de se revoir très vite.
Un échange interculturel
L’idée d’un échange interculturel entre le CEFIP (qui dépend de la Maison d’enfants Louis Roussel à Massy) et le collège La Guyonnerie est née en mars 2018, d’une première rencontre fortuite entre Noémi Bochet, professeur de français au collège, et Jean-Marie Rossi, chef de service au CEFIP, lors d’un spectacle de danse contemporaine auquel ils assistaient avec des jeunes de leur établissement respectif. Dans son spectacle, au conservatoire intercommunal d’Orsay, « My Brazza », l’acteur et danseur Florent Mahoukou raconte son histoire, ses origines congolaises et son déracinement de son pays natal.
A l’issue du spectacle, lors d’un échange avec la salle, Noémi Bochet et Jean-Marie Rossi ont imaginé un projet entre les collégiens et les mineurs non accompagnés. Sur la base du volontariat, des binômes ont été créés entre des élèves de 4e et de 3e et les jeunes du CEFIP. Les collégiens ont écrit une lettre à leurs correspondants pour se présenter et raconter leur quotidien. Le groupe du CEFIP composé de mineurs non accompagnés leur a écrit en retour, avec l’aide active de leur formatrice Imen Ggrabsi. Ils ont également créé pour chacun un tableau exprimant leur ressenti sur ce projet interculturel, avec l’aide de l’artiste peintre Hélène Szumanski, qui anime deux ateliers par semaine au CEFIP. Dans leurs lettres, ils ont identifié ce que leur correspondant aimait dans la vie et ont essayé de le retranscrire par la peinture. « Je ne leur ai pas demandé de travailler sur une thématique, cela aurait été trop compliqué, mais sur la couleur qui représente l’émotion », précise Hélène Szumanski. Tous ont spontanément écrit sur leur tableau le prénom de leur correspondant. Certains ont dessiné le drapeau de leur pays à côté de celui de la France.
La Rencontre
Le jeudi 21 juin 2018, le groupe du CEFIP (composé d’une quinzaine de jeunes venus de différents pays : Guinée Conakry, Sierra Leone, Mali, Côte d’Ivoire, Tchad, Congo…) a remis ses lettres aux élèves de 4e et de 3e, accompagnées de ses tableaux. Les jeunes se sont ensuite regroupés par binômes et sont partis visiter le collège, avant de pique-niquer tous ensemble dans un parc. A cette occasion, des groupes mixtes entre collégiens et mineurs non accompagnés se sont formés pour mieux faire connaissance.
Mamadou, jeune Ivoirien, a par exemple expliqué à deux jeunes filles les traditions de son pays, les différences de culture et ce qui l’a étonné en arrivant en France. « Cette rencontre d’aujourd’hui est importante pour moi. Cela me permet de m’intégrer », explique-t-il. « Avec Louis, on a échangé nos numéros de téléphone et on se reverra par la suite ».
Après le pique-nique, les professeurs du collège ont proposé aux jeunes du CEFIP de se joindre au cours de sport des collégiens. Un match de foot s’est donc improvisé entre les mineurs non accompagnés et les collégiens, qui jouaient ensemble dans une entente parfaite, comme s’ils se connaissaient depuis toujours. Une belle initiative qui pourra se renouveler dans les années à venir.
Présentation du CEFIP
Le CEFIP accompagne des jeunes connaissant des difficultés scolaires, voire ne maîtrisant pas la langue française. Il les soutient dans l’élaboration de leur projet professionnel, afin de favoriser une insertion rapide en milieu scolaire classique ou professionnel (formations qualifiantes : CAP, apprentissage…).
Le dispositif s’adapte aux besoins et aux rythmes de chaque jeune par une pédagogie différenciée. Il assure une remise à niveau scolaire et une découverte des métiers grâce aux plateaux techniques des lycées professionnels partenaires, en Ile-de-France. Il favorise aussi des stages en entreprise (secteurs du bâtiment, restauration, mécanique automobile, espaces verts…).
Afin de libérer la parole et favoriser l’expression, des ateliers d’expression artistique (peinture, écriture, musique…) et des activités sportives leur sont proposés.